Les bénéfices du Server-Side

Il existe 2 manières de collecter les signaux clients envoyés au cours de l’usage d’un site web ou d’une application mobile. La première méthode consiste à faire travailler le navigateur qui en chargeant la page exécutera de petits morceaux de code (« tags »).

Ce sont ces tags qui collectent et envoient les données (origine, contenu, profil,..) vers les partenaires que le client a autorisés. Dans ce premier cas, tout repose sur le navigateur. La seconde méthode consiste à envoyer la donnée sur le serveur qui va se charger au travers de règles d’alimenter directement les différents partenaires sur leurs serveurs. Dans ce second cas, la collecte, la transformation et le partage s’affranchissent du navigateur pour s’effectuer de serveur à serveur.

Le server-side est devenu le sujet principal discuté à la machine à café au sein des équipes digitales. À raison ? Voyons les opportunités qu’il représente.

  • Qualité de la donnée collectée : l’approche server-side collecte les données de manière centralisée sur un serveur plutôt que de manière distribuée par chaque navigateur. Au passage sur le serveur, une bonne plateforme server-side permet de contrôler la qualité de la donnée, d’identifier des erreurs et de les corriger sur place plutôt que d’attendre un patch correctif de l’équipe technique. Toutes les équipes Data apprécient ce point car le nettoyage de la donnée est un enjeu majeur. Faire la même chose dans une approche tag est possible mais alourdit le conteneur au point parfois de dégrader l’expérience client et ne permet pas de procéder si facilement aux correctifs. Qualité de la donnée collectée signifie qualité de la donnée transmise et garantit le bon fonctionnement des solutions alimentées. Au chapitre de la fiabilité, ajoutons que le traitement « server-side » est aussi un moyen de réduire les écarts parfois observés (du fait des contraintes des navigateurs) entre les données analytiques et transactionnelles.

 

  • Agilité des équipes : Vous connaissez tous ce qu’on appelle les périodes de « code freeze », ces moments où rien ne peut être modifié sur le site afin de ne pas prendre de risque dans une période critique. Dans une approche server-side, c’est toujours le même flux de données qui alimente le premier serveur. Quand ce flux doit être modifié, corrigé, transformé, ce n’est plus au sein du code source mais de manière asynchrone, au moment du passage via le serveur. Désormais, les correctifs peuvent avoir lieu à tout moment, la transmission de données supplémentaires aussi, la modification des données également. C’est un gain particulièrement utile.

 

  • Meilleur contrôle de la conformité du traitement des données : une seule requête envoyée sur le serveur qui va ensuite traiter, adapter et répartir les données aux différents partenaires. L’éditeur du site est donc en mesure de garantir à ses visiteurs une application réelle des règles affichées en matière de traitement des données. Les équipes en charge de la conformité y trouvent une sécurité complémentaire. Le piggy backing n’est plus possible.

 

  • Qualité opérationnelle du site : Ce sujet est un des plus importants dans l’univers digital puisque tous ces objets que sont les sites, les applications mobiles obéissent à des contraintes industrielles de scalabilité et de qualité. Rien de plus complexe à maitriser pour une équipe technique qu’un grand volume de « tags », plus ou moins compatibles, plus ou moins hétérogènes, et déployés parfois par des tiers sans toutes les précautions nécessaires. L’exemple le plus courant tourne autour du ralentissement des temps de chargements des pages, provoqués par des lourdeurs javascript, des conflits javascript ou encore d’alertes de sécurité dans des tunnels de conversion à cause d’un tag non sécurisé.

 

  • Meilleure performance du site web : Réduire le volume de scripts présents sur les sites web, limite le risque d’une dégradation de l’expérience client, accélère le temps de chargement des pages et permet à l’équipe technique de respecter ses standards internes et parfois ses objectifs. Or nous savons à quel point la performance est au cœur de l’expérience client. Une seconde de délai peut impacter vos conversions de 7% (Strangeloop).

 

  • S’affranchir des contraintes techniques liées aux navigateurs : les Ad-blockers, dont les listes noires bloquent les appels à certains services depuis le navigateur, ou tout simplement les mécanismes de filtrage des cookies, à l’instar de l’Intelligent Tracking Prevention (ITP) d’Apple. Avec le server-side, les appels sont effectués depuis le serveur, ils sont donc hors du champ d’action des Ad-blockers. Et comme le service invoqué côté serveur peut être hébergé sur un sous-domaine du site (et non sur un domaine tiers), il n’est pas intercepté par les mécanismes de type ITP. Attention, cela ne dispense nullement de se conformer aux règles de collecte des consentements et le server-side sait porter un signal de consentement, contrairement à ce qu’on peut entendre ici ou là.

 

  • Productivité des équipes : Parfois, les équipes qui découvrent le server-side ont l’impression d’être démunies car elles n’envisagent pas qu’une plateforme puisse les aider à prendre le contôle de ces flux de données. Au final une plateforme server-side facilitent un certain nombre d’opérations sur les données qui sont, sans le server-side, soit impossibles, soit très complexes à réaliser et nécessitent la coordination entre plusieurs équipes. Parmi ces fonctions très utiles qui font de vous l’aiguilleur du paysage digital : le contrôle qualité en temps réel combiné à de l’alerting, l’enrichissement des données en temps réel avec des scores (crm, prédictif,…), la maîtrise des sources comme des destinations

 

  • Dissociation Collecte/Partage : C’est sans doute la dimension la plus révolutionnaire. Désormais, si la collecte se fait toujours au niveau du device car c’est là que l’utilisateur interagit avec le site web, l’application mobile ou le device connecté, la transmission et la stratégie de partage et de circulation de la donnée se construit côté serveur. Le javascript présent au sein de la page web peut se limiter à l’essentiel, gagner en légèreté et moins mobiliser l’énergie du navigateur, lui permettant de délivrer le contenu plus rapidement. Dans beaucoup de cas, la période de « code freeze » n’a plus lieu d’être et les équipes peuvent continuer à optimiser leurs campagnes sans interagir avec le code source du site.

 

  • Sécurité et respect de la vie privée : la philosophie du server-side offre un niveau de sécurité et de confidentialité supérieur à vos utilisateurs en supprimant les risques d’interception des données. Le RGPD a introduit l’idée que les marques ne sont que « locataires » des données, et non propriétaires. Par ailleurs les risques encourus sont importants. Dans ce contexte, construire la confiance des utilisateurs est encore plus essentiel et toute technologie qui protège l’accès à cette donnée va dans le bon sens. Moins de Piggy backing, moins de fichiers javascript qui se reconfigurent à la volée, des éléments que le régulateur devrait apprécier.