Checklist Data Gouvernance - Découvrez notre checklist pour mettre en place votre Gouvernance des Données
La transformation de notre environnement technico-réglementaire s’est bien accélérée en 2020. L’histoire est loin d’être finie – on ne connait pas encore le dispositif qui prendra le relai des cookies – mais 2021 sera l’année durant laquelle il va nous falloir travailler autrement. Et pour plusieurs raisons :
Là, si vous êtes toujours avec moi, et si vous êtes normalement constitué, il est possible que vous soyez pris d’un léger vertige. Inspirons profondément et posons la question qui compte : jusqu’à quel point notre relation avec nos audiences va-t-elle être affectée ?
Cette question en cache en fait plusieurs : comment convaincre nos audiences de nous donner leur consentement pour assurer la collecte des données ? Et si nous souhaitons mettre en place un login – pour tenter de contrebalancer la perte de tracking via les cookies tiers – comment motiver ce login ?
On le voit bien, ces questions pointent toutes vers un même sujet : le contrat entre les marques et les audiences. Un contrat que les équipes marketing doivent reprendre en main pour mieux le reformuler. Ce sera le gros effort à fournir en 2021. Jusqu’à maintenant, ce contrat a été traité sous un angle avant tout technico-juridique et souvent délégué. Pour faire court – et en caricaturant un brin – la gestion des consentements s’apparentait à cette patate chaude dont on se débarrassait auprès du service juridique.
Cette époque est révolue. La collecte des données est au croisement de nombreux enjeux : ce contrat ne questionne pas seulement la conformité réglementaire, mais aussi la brand equity (la valeur d’une marque aux yeux de ses publics) et tout ce qui en découle. Promesse de marque, service apporté à l’audience, stratégie de contenu et, en retour, connaissance de l’audience… Nous sommes loin du juridique. Voilà pourquoi le marketing doit se réapproprier le consentement, le traduire sous la forme d’une gestion des préférences relationnelles entre la marque et son public. C’est le capital confiance de la marque qui se joue ici.
L’évolution de l’environnement digital et la gestion des consentements peut représenter pour les marques une impasse ou… une formidable opportunité. Certaines marques continueront de gérer ces enjeux comme des sujets techniques et réglementaires. D’autres les saisiront, déploieront les efforts nécessaires pour se réapproprier ces sujets et mieux revenir aux fondamentaux du marketing.
De quels efforts parlons-nous ici ? Probablement d’une mise à jour des compétences. La tension est double sur les compétences. Elles sont appelées à se spécialiser, car sur de nombreux sujets la technicité se fait plus forte. Et, en même temps, il importe de cultiver une capacité à garder une vue transverse et globale des enjeux, à hauteur de la marque et des publics. Cela ne peut se faire entre les lignes du quotidien. Travailler cette compétence, cette capacité à maîtriser la technicité des sujets comme à saisir le sens global de l’histoire représente un projet d’équipe à part entière. Plutôt stimulant, non ?
Pour terminer ce tableau de l’année à venir, évoquons la coopération. Celle qui peut voir des acteurs d’un marché mettre en commun des services comme des données pour mieux servir leurs audiences. La crise a révélé à quel point nous sommes fragiles, car interdépendants. Cela peut aussi fonctionner dans l’autre sens : nous pouvons être forts par la coopération et, notamment, face aux jardins clos des Gafas. D’autant que ces derniers nous demandent de plus en plus de faire confiance à leurs algorithmes de prédiction et aux automatismes qui vont avec.
Comment créer une alternative ? Sans doute pas en attendant la création d’un grand acteur européen. Mais plutôt en comptant sur un maillage de coopérations qui associent les marques, mais aussi les « vendors » de notre écosystème. Nouveau contrat entre marques et audiences, nouvelles coopérations, nouvelles compétences… Faisons de l’année 2021 l’année des nouvelles voies.